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Encyclopédie

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Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers


Article : Sculpteurs anciens - 2/5




Début des Sculpteurs anciens


Callicrate. On ne sait pas dans quel temps il a vécu. On dit qu'il gravait un vers d'Homère sur un grain de millet, qu'il fit un chariot d'ivoire qu'on pouvait cacher sous l'aile d'une mouche, et des fourmis d'ivoire dont on pouvait distinguer les membres. Ce sculpteur ingénieux mettait du poil ou des soies noires auprès de ses ouvrages, pour faire voir d'un côté la blancheur de l'ivoire, et de l'autre la délicatesse de son travail. Pline, Elien, Plutarque, et autres anciens ont beaucoup parlé de ce célèbre artiste.


Callimaque est fameux par sa lampe d'or, qu'on voyait dans le temple de Minerve Poliade à Athènes. On emplissait d'huile cette lampe au commencement de chaque année, sans qu'il fût besoin d'y toucher davantage, quoiqu'elle fût allumée jour et nuit. Cela vient, dit Pausanias, de ce que la mèche de cette lampe est de lin de Carpasie, c'est-à-dire, qu'elle était d'amiante. Callimaque, auteur de cet ouvrage, n'était pas cependant de la force des grands artistes, mais il les surpassait dans une certaine dextérité de l'art. Il est le premier qui ait trouvé le secret de percer les marbres, et il était d'un goût si difficile pour ses propres ouvrages, qu'on l'appelait communément KAKICO/TEXNON, l'ennemi juré, ou le calomniateur de l'art; soit que ce nom lui fût donné par les autres, ou qu'il l'eût pris lui-même. C'est ainsi qu'en parlent Pausanias, l. I. et Pline, l. XXXIV. c. xix.


Callon. Pausanias nomme deux statuaires de ce nom, celui de l'île d'Egine, et un autre qui était éléen; le premier était le plus ancien, et le plus renommé; il avait été disciple de Tecteus et d'Angelion, qui apprirent leur art sous Dipaene et sous Scyllis. Le Callon d'Egine, fit une Minerve Sthéniade en bois, qu'on avait placée dans la citadelle de Corinthe. Sa Proserpine était à Amiclée; Callon Eléen travailla en bronze.


Canachus de Sicyone, élève de Polyclète d'Argos, florissait, selon Pline, l. XXXVI. c. v. dans la 95e olympiade. Ses ouvrages étaient estimés. Il avait fait pour le temple de Vénus, dans sa patrie, la statue de la déesse assise. Cette statue était d'or et d'ivoire, portant sur la tête une espèce de couronne terminée en pointe, qui représentait le pole : elle tenait d'une main un pavot, et de l'autre une pomme. On estimait encore beaucoup l'Apollon dydiméen qu'il fit pour la ville de Milet, et son Apollon isménien pour celle de Thèbes. Il fit aussi des badinages de l'art en petit et d'une mécanique très ingénieuse. Nous en citerons un exemple à l'article de Théodore; c'est assez de dire ici, que Canachus était frère d'Aristoclès, qui ne lui cédait guère en habileté.


Cantharus de Sycione est loué par Pausanias. Pline dit qu'il travaillait également tous ses ouvrages, mais qu'il n'en a porté aucun à une grande perfection. Son maître Eutychide s'était rendu plus célèbre; aussi avait-il été disciple de Lysippe.


Céphissodore athénien, fils de Praxitèle, hérita de son bien et de son talent. Il tailla trois statues des Muses, dont on décora le mont Hélicon. Dans sa statue de la paix pour les Athéniens, il la représentait avec esprit tenant le petit Plutus dans son sein. On admirait à Pergame un groupe de lutteurs de la façon de ce maître; et ce n'est pas sans raison, ajoute Pline; car leurs mains paraissent entrer dans la chair, et non dans le marbre.


Chalcosthène, dont l'atelier donna le nom au céramique à Athènes, fit des ouvrages en terre qui n'était pas cuite, cruda opera, c'est-à-dire, qui n'était vraisemblablement que desséchée au soleil. Nous avons, dit M. de Caylus, plusieurs exemples anciens et modernes de cette pratique, quoiqu'elle ne soit pas des meilleures : la terre trop sujette aux accidents qui la peuvent détruire, a besoin d'un temps considérable pour sécher avant que de pouvoir être mise en place; il faut estimer sa diminution, qui n'est pas toujours égale ni dans sa totalité, ni dans ses parties, surtout lorsque les morceaux sont d'une certaine étendue. Il eût été plus simple de cuire ces morceaux, ainsi que Dibutades en avait donné l'exemple; mais Chalcosthène voulait peut-être affecter une nouveauté dont l'usage ne pouvait être continué, surtout dans un pays tel que la Grèce, où l'idée de la postérité était en grande recommandation; cependant nous devons savoir gré à Pline de nous avoir indiqué toutes les différentes façons de travailler la terre.


Charès de Linde, s'est immortalisé par le colosse de Rhodes, auquel il s'occupa pendant douze ans, et n'eut pas le bonheur de le finir. Ce colosse coûta trois cens talents, un million quatre cens dix mille livres. Suivant Sextus Empiricus, Charès s'était trompé; il n'avait exigé que la moitié de la somme nécessaire, et quand l'argent qu'il avait demandé se trouva dépensé au milieu de l'ouvrage, il se donna la mort de chagrin.

Le consul P. Lentulus consacra dans le capitole deux têtes apparemment de bronze, et qui, selon Pline, attiraient toute l'admiration. L'une était de la main de Charès, et l'autre de celle de Décius statuaire romain, dont l'ouvrage affaibli seulement par la comparaison, ne sembla être que celui d'un écolier. C'est, dit M. de Caylus, Pline lui-même qui donne ici son jugement en connaisseur et en homme de l'art, que le préjugé public ne séduit point.


Ctésilas représenta en bronze un homme blessé à mort, et dans un état qu'on pouvait juger, dit Pline, l. XXXIV. c. viij. le peu de temps qu'il avait encore à vivre : vulneratum deficientem, in quo possit intelligi quantùm restet animoe; termes qui peignent bien l'enthousiasme que produit une belle opération de l'art. Nous jugeons encore aujourd'hui que le mirmillon ou le gladiateur mourant, n'a pas longtemps à vivre, et que sa blessure est mortelle. Plus on considère ce beau monument du savoir et de l'élégance des Grecs, plus en l'admirant on est affecté d'un sentiment de compassion. Voyez Gladiateur expirant.


Critias : il y a eu deux statuaires de ce nom; l'un athénien qui eut Amphion pour élève, l'autre surnommé Nesiotés, contemporain de Phidias, dont parle Pausanias in Attic.


Damophilus et Gorgasus, non seulement travaillèrent très bien la terre, dit Pline, mais ils furent peintres; ils décorèrent dans ces deux genres le temple de Cérès situé à Rome auprès du grand cirque. Une inscription en vers grecs apprenait que les ouvrages de Damophilus étaient à la droite, et ceux de Gorgasus à la gauche.


Damophon. Pausanias n'entre dans aucun détail sur cet ancien statuaire; il nous apprend seulement, livre IV que les Eléens lui avoient accordé de très grandes distinctions, pour avoir réparé la statue de Jupiter Olympien.


Dédale, sculpteur et architecte athénien, était certainement petit-fils ou arrière-petit-fils d'Erecthée, sixième roi d'Athènes. Voilà sans doute un artiste de bonne maison; il ne faut pas s'en étonner. Dédale vivat dans ces temps héroïques où les grands hommes n'avaient d'autre ambition que de se rendre utiles à leurs compatriotes : purger la Grèce des monstres qui l'infestaient, exterminer les bandits et les scélérats, procurer le repos et la sûreté publique, ce fut la gloire d'Hercule et de Thésée; inventer les Arts, les perfectionner, et les cultiver, ce fut celle de Dédale.

Depuis le déluge de Deucalion jusqu'au temps de cet artiste, on ne compte guère que cent cinquante ou soixante ans. Les Arts ensevelis avec les hommes dans cette calamité, n'avaient pas encore eu le temps de renaître en Grèce; il fallait de nouveaux inventeurs. La nature qui n'est jamais avare, fournissait des matériaux abondamment; mais on ne pouvait les mettre en oeuvre faute d'outils et d'instruments nécessaires. Dédale inventa la hache, le vilebrequin, ce que les Latins ont appelé perpendiculum, et que nous appelons nous le niveau; la colle forte, l'usage de la colle de poisson, peut-être aussi la scie; je dis peut-être, car les uns en donnent l'honneur à son neveu, et les autres à lui-même. Avec ces secours, doué d'un heureux génie et d'une adresse merveilleuse, il fit des ouvrages de sculpture et de serrurerie, qui parurent des prodiges aux Grecs d'alors :

"Doedalus ingenio fabroe celeberrimus artis" aux Grecs d'alors, je veux dire aux Grecs encore ignorants et grossiers. Avant lui les statues grecques avoient les yeux fermés, les bras pendants, et comme collés le long du corps, les pieds joints, rien d'animé, nulle attitude, nul geste; c'étaient pour la plupart des figures carrées et informes qui se terminaient en gaine. Dédale donna aux siennes des yeux, des pieds, et des mains; il y mit en quelque façon de l'âme et de la vie; les unes semblaient marcher, les autres s'élancer, les autres courir. Aussitôt la renommée publia que Dédale faisait des statues étonnantes qui étaient animées, qui marchaient, et dix siècles après lui, on parlait encore de ses ouvrages, comme d'effets les plus surprenants de l'industrie humaine. C'est aussi l'idée que nous en donnent Platon et Aristote; au rapport de l'un, dans ses politiques, livre premier, les statues de Dédale allaient et venaient; et au rapport de l'autre dans son Menon, il y en avait de deux sortes; les unes qui s'enfuyaient, si elles n'étaient attachées, les autres qui demeuraient en place. Les fuyardes, ajoute-t-il, semblables à de mauvais esclaves, coutaient moins, les autres étaient et plus estimées et plus chères. Tout cela veut dire, je pense, que soit par des ressorts cachés, soit par le moyen d'un peu de vif argent coulé dans la tête et dans les pieds de ses statues, Dédale les rendait susceptibles de quelque mouvement; mais après tout, c'étaient là des jeux d'enfants, que les statuaires qui vinrent ensuite méprisèrent avec raison.

Nous ne voyons point que ni Phidias, ni Praxitèle, ni Lysippe, pour faire admirer leurs ouvrages, aient eu recours à ce badinage, qui peut en imposer aux simples, mais qui est incompatible avec le beau et le noble, auquel tout grand artiste doit aspirer. Je suis donc persuadé que Dédale dut une bonne partie de sa réputation à la grossièreté de son siècle, et que ses statues dont les Grecs se montrèrent si jaloux dans la suite, étaient moins recommandables par leur beauté, que par leur antiquité. D'ailleurs, ces premiers monuments d'un art admirable, étaient en effet très curieux; et il y avait du plaisir à voir par quels degrés la Sculpture avait passé de si faibles commencements, à une si haute perfection. Au reste, Platon lui-même a porté le même jugement de Dédale; nos statuaires, disait-il, se rendraient ridicules, s'ils faisaient aujourd'hui des statues comme celles de Dédale; et Pausanias qui en avait vu plusieurs dans ses voyages, avoue qu'elles étaient choquantes, quoiqu'elles eussent quelque chose qui frappait et qui sentait l'homme inspiré.

Cependant, on ne peut disconvenir que Dédale n'ait été l'auteur et le fondateur de l'école d'Athènes; école qui dans la suite devint si savante, si célèbre, et qui fut pour la Grèce comme une pépinière d'excellents artistes : car Dipenus et Scyllis, les premiers disciples de Dédale, et peut-être ses fils, eurent des élèves qui surpassèrent de beaucoup leurs maîtres, et qui furent surpassés à leur tour par leurs propres disciples : ainsi les Phidias, les Alcamène, les Scopas, les Praxitèle, les Lysippe, tant d'autres grands statuaires, qui remplirent la Grèce de statues admirables, descendaient, pour parler ainsi, de Dédale, par une espèce de filiation; c'est-à-dire, que de maître en maître, ils faisaient remonter leur art jusqu'à lui. Dipoenus et Scillis laissèrent après eux un grand nombre d'ouvrages, dont il faut porter à peu près le même jugement que de ceux de Dédale. Pour lui, il ne put pas enrichir sa patrie de beaucoup de monuments, parce qu'ayant commis un crime capital, il fut obligé de se sauver, et d'aller chercher sa sûreté dans une terre étrangère. Voici quel fut son crime.

Il avait parmi ses élèves son propre neveu, fils de Perdix sa soeur; on le nommait Calus, et ce jeune homme marquait autant d'esprit que d'industrie; Dédale craignit ses talents; et pour se défaire d'un rival qui obscurcissait déjà sa gloire, il le précipita du haut de la citadelle d'Athènes en bas, et voulut faire accroire qu'il était tombé, mais personne n'y fut trompé. Ovide dans le huitième livre de ses métamorphoses, a décrit la malheureuse aventure de Calus, qu'il a mieux aimé nommer Perdix, apparemment parce que ce nom lui fournissait l'idée de la métamorphose de ce jeune homme en perdrix, oiseau, dit-il, qui sous son plumage conserve encore le même nom qu'il a eu autrefois sous une forme humaine; avec cette différence que la force et la vivacité de son esprit, ont passé dans ses ailes et dans ses pieds.
    "Sed vigor ingenii quondam velocis, in alas Inque pedes abiit; nomen quod et ante remansit."
L'action atroce de Dédale ne pouvait pas demeurer impunie dans un état, où pour donner plus d'horreur de l'homicide, on faisait le procès aux choses même inanimées, quand elles avoient occasionné la mort d'un homme.

Dédale atteint et convaincu d'un crime si énorme, fut condamné par arrêt de l'Aréopage, à perdre la vie.

Il se déroba à la justice, et se tenant caché dans une bourgade de l'Attique, de la tribu de Cécrops, qui du nom de cet illustre fugitif, fut appelée Dédalide; mais ne s'y croyant pas en sûreté, il passa en Crète. La renommée avait préparé les esprits en sa faveur; on fut charmé de voir un homme d'un si rare mérite, et Minos qui régnait dans cette île, compta bien mettre à profit les talents de cet habile artiste, qui de son côté répondit à l'attente qu'on avait de lui. Minos avait deux filles, Phèdre et Ariane; Dédale fit leurs statues en bois; il fit aussi celle d'une divinité qui était chère aux Crétois; on la nommait dans la langue du pays Britomartis, comme qui dirait la douce vierge. Ce fut encore en ce temps-là qu'il fit pour Ariane un bas-relief de marbre blanc, qui représentait ces danses légères, et cette espèce de branle dont parle Homère dans le dix-huitième livre de l'Iliade. Jusque là il n'avait guère été que statuaire, dans la suite il se montra grand architecte; il fit le labyrinthe du roi Mendès, ouvrage que Pline appelle le plus étonnant qu'ait produit l'esprit humain. Diodore parle des ouvrages que Dédale fit en Sicile : il laissa un fils que l'on appelait Japyx, et qui donna son nom à une contrée d'Italie.

Aucun écrivain ne nous apprend en quel temps naquit ou mourut Dédale; on peut cependant imaginer qu'il finit ses jours en Egypte. Ce sentiment paraît appuyé sur ce que rapporte Diodore de Sicile, que Dédale bâtit le vestibule de ce magnifique temple que Vulcain avait à Memphis; que l'on y plaça la statue de cet artiste faite de sa main propre, et que dans une île proche de cette grande ville, les Egyptiens lui consacrèrent un temple, où l'on lui rendait les honneurs divins. En un mot, l'Histoire et la Fable ont concouru à illustrer également son nom, qu'il avait tiré du mot grec DAI/DALON, terme qui avant lui signifiait un morceau de bois poli et artistement travaillé.
Au reste, il est nécessaire d'observer qu'il y a eu trois Dédales, tous trois statuaires; le premier athénien, dont il s'agit ici; le second sicyonien, qui a enrichi la Grèce de bon nombre de statues; et le troisième de Bithynie, dont parle Arien, et qui était connu par une statue de Jupiter Stratius, ou dieu des armées. Les Grecs ont souvent confondu l'un avec l'autre; et Pausanias lui-même est quelquefois tombé dans cette méprise. Pour n'y être pas trompé, on se souviendra que l'ancien Dédale vivait du temps d'Hercule, de Thésée, et d'OEdipe, trente ou quarante ans avant la guerre de Troie.


Démocrite de Sycione était élève de Critias athénien. Pline, l. XXXIV. c. viij. le nomme parmi les statuaires qui excellaient à représenter les philosophes. Il nous apprend encore qu'il y avait à Rome quantité de sculpteurs qui se livraient à la seule occupation de faire pour le public de ces sortes de portraits. Les différentes sectes académiques formaient des suites nombreuses, et tel particulier voulait les avoir toutes. D'ailleurs comme les bibliothèques se multipliaient et se décoraient de plus en plus, ces bustes en devinrent un ornement nécessaire; ainsi la besogne ne manquait pas aux ouvriers. Il est vraisemblable que la plupart de ces têtes étaient moulées, et se trouvaient exécutées en bronze.


Dibutades, corinthien, passe pour être le premier qui inventa la plastique, c'est-à-dire qui trouva l'art de former des figures de bas-reliefs ou de ronde-bosse avec de l'argile; il était potier de terre à Corinthe. Tout le monde sait que sa fille, éprise pour un jeune homme qui partait pour un voyage, traça sur le mur l'ombre que son visage formait par l'opposition d'une lampe. Le père frappé de ce dessin, suivit les contours et remplit avec de la terre les intervalles qu'ils occupaient; ensuite il porta ce prétendu bas-relief dans son four avec ses autres ouvrages. Cette statue fut mise et conservée dans le temple des nymphes à Corinthe, jusqu'au temps où Mommius détruisit cette ville. Voilà l'histoire que Pline, lib. XXXV. cap. xij. rapporte sur l'origine de la plastique, et il faut avouer qu'elle est mêlée de vraisemblance dans le détail, et d'agrément dans l'invention.


Diogène, athénien, décora le panthéon d'Agrippa, et fit les caryatides qui servaient de colonnes au temple, et qu'on mettait au rang des plus belles choses.


Dipoene et Scyllis, Pline assure qu'ils ont fleuri vers la 50e olympiade, et qu'ils se rendirent extrêmement célèbres par l'invention de sculpter le marbre et de lui donner le poli, "primi omnium marmore scalpendo inclaruere". On sait que la même dureté du marbre qui conserve le poli qu'il a une fois reçu, augmente la difficulté de le tailler et de lui donner ce poli. Les marbres inscrits des anciens monuments du Péloponnèse et de l'Attique étant taillés au marteau, sont absolument brutes; et l'époque de cette importante découverte de l'art de tailler le marbre au ciseau, scalpendo, sert à fixer le temps de ceux à qui elle est due.

Dipaene et Scyllis avaient formé, selon Pausanias, l. III. c. xxv. un grand nombre d'élèves dont les ouvrages étaient extrêmement estimés. Tels étaient Léarchus de Rhege, Théoclès de Laconie, Doryclidas, son frere Médon, et un grand nombre d'autres, surtout Tectius et Argelion, sculpteurs célèbres par la statue de l'Apollon de Délos. Cette durée de sculpteurs qui donne plus de cinquante ans à chacune des trois successions de Callon, de Tectius et de Dipoene, prouve que Pline a peut-être fait ce dernier trop ancien, et qu'il doit être postérieur à la 50e olympiade. Quoi qu'il en soit, Dipoene et Scyllis étaient originaires de Crète, et sortis de l'école de Sculpture fondée dans cette île par l'athénien Dédale.


Endoëus, athénien, contemporain de Dédale, et qui le suivit en Crète; sa Minerve assise se voyait dans la citadelle d'Athènes; elle était de bois, tenait une quenouille des deux mains, et avait sur la tête une couronne surmontée de l'étoile polaire. On voyait à Rome dans le forum d'Auguste une autre statue de Minerve d'ivoire de la main du même Endoëus.



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