Sculpteur

 Accueil
    NewsInformation
    L'artiste
    Livre d'or
    Contact
    Livre
  
    "L'Espoir" à Palavas

 Collections :
    Animaux
    Bas-relief
    Bustes
    Danses
    Enfants
    Femmes
    Grandes sculptures
    Groupes
    Hommes

 Le monde de la sculpture
    Moteur de recherche
    Biographies de sculpteurs
    Sculpture dans les musées
    Citations
    Bibliographie
    Jean-Antoine Injalbert
    Dans les jardins publics
    Lexique de sculpture,
    Etc.

Nella Buscot sur Facebook

         

 Copyright © Nella Buscot
Nella Buscot  >  Le monde de la sculpture  >  Encyclopédie  >  Sculpteurs modernes > 4/4



Encyclopédie

ou

Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers


Article : Sculpteurs modernes - 4/4




Début des Sculpteurs moderne


Quellins (Artus), né à Anvers, a fait pour sa patrie des morceaux de sculpture, qui le mettent au rang des bons artistes flamants. Il est neveu d'Erasme Quellins, qu'on regarde comme le dernier peintre de l'école de Rubens.


Regnauldin (Thomas), natif de Moulins, mort à Paris en 1706, âgé de 79 ans, a fait quelques morceaux assez estimés. On voit de lui dans les jardins de Versailles l'Antonine et Faustine, et aux Tuileries le groupe qui représente l'enlèvement de Cybèle par Saturne sous la figure du Temps.


Rossi (Propertia), cette demoiselle fleurissait à Boulogne sous le pontificat de Clément VII. La musique qu'elle possédait faisait son amusement, et la sculpture son occupation. D'abord elle modela des figures de terre qu'elle dessinait, ensuite elle travailla sur le bois; enfin elle s'exerça sur la pierre, et fit pour décorer la façade de l'église de sainte Pétrone, plusieurs statues de marbre, qui lui méritèrent l'éloge des connaisseurs; mais une passion malheureuse pour un jeune homme qui n'y répondit point, la jeta dans une langueur qui précipita la fin de ses jours. Dans cet état, se rappelant l'histoire de la femme de Putiphar et de Joseph, elle représenta en bas-relief cette histoire, qui avait quelque rapport à sa situation, et rendit naturellement la figure de Joseph d'après celle de son amant. Ce morceau de sculpture fut le dernier ouvrage, et le chef-d'oeuvre de Propertia. Mais Angelo Rossi en a fait d'autres d'un goût presque égal à l'antique, et qui passeront à la postérité.


Rustici (Jean-François) florentin, jeta la plupart de ses statues en bronze. On a loué une Léda de sa main, une Europe, un Neptune, un Vulcain, un homme à cheval d'une hauteur extraordinaire, et une femme d'une forme colossale. Il vint en France en 1528, et y fut employé le reste de ses jours par François I. à plusieurs ouvrages.


Sarasin (Jacques), né à Noyon en 1598, mort en 1660. Il vint dès sa plus tendre enfance à Paris, où il apprit à dessiner et à modeler; mais comme la France sortait encore d'une espèce de barbarie pour les beaux arts, et que la sculpture y manquait de maîtres pour en montrer les charmes et le génie, il alla s'en instruire à Rome, et y demeura pendant l'espace de 18 ans. Là il fit pour le cardinal Aldobrandin un Atlas et un Polyphème qui soutenaient presque la comparaison avec les beaux ouvrages d'Italie. En revenant de Rome, il exerça son ciseau à un S. Jean-Baptiste et un S. Bruno, qui passent pour un des plus singuliers ornements de la chartreuse de Lyon. De retour à Paris, il fut employé pour les églises, et fit en particulier pour le roi les caryatides qui embellissent un des dômes du Louvre du côté de la cour; car ces figures, quoique colossales, sont néanmoins très dégagées, et semblent très légères; il fit deux morceaux considérables dans l'église des jésuites de Paris : le premier est deux grands anges d'argent en l'air, tenant chacun d'une main un coeur d'argent. Je dis que ces anges sont en l'air, parce qu'ils ne sont attachés à l'arcade sous laquelle ils semblent voler effectivement, que par quelques barres de fer qu'on ne voit point. Le second morceau de sa main, est le mausolée de Henri de Bourbon prince de Condé, mausolée taillé dans le beau, et qu'on admirerait à tous égards, si le sacré et le profane, la Piété avec Minerve, ne s'y trouvaient mélangées. On voit de ce célèbre artiste dans l'église des carmélites du faubourg S. Jacques, le tombeau du cardinal de Bérule; dans l'église du noviciat des jésuites, et dans celle de S. Jacques de la Boucherie, deux crucifix de sa main. Ces productions de son génie sont d'une grande beauté. Parmi les ouvrages de son ciseau pour Versailles, on ne doit pas oublier de citer le groupe de Remus et de Remulus allaités par une chèvre; et on voit à Marly un autre groupe également estimé, représentant deux enfants qui se jouent avec un bouc. Mais pendant que Sarrasin avançait sa carrière dans l'art de la sculpture, le Puget s'y élevait pour le surpasser un jour.


Tadda (Francisco), sculpteur d'Italie, fleurissait au milieu du XVIe siècle. Ayant trouvé quelques morceaux de porphyre parmi des pièces de vieux marbre, il essaya de les joindre, et d'en composer un bassin de fontaine pour Côme de Médicis, grand-duc de Toscane, et il réussit dans son entreprise. On dit qu'il fit distiller certaines herbes dont il retira une eau qui avait la vertu de coller ensemble toutes sortes de morceaux de porphyre brisés. Si ce n'est point un conte que ce secret, il fut enterré avec lui.


Théodon, né en France dans le XVIIe siècle, perfectionna ses talents en Italie, et devint sculpteur de la fabrique de S. Pierre. Un des deux groupes de l'église de Jésus à Rome est de sa main, et l'autre de celle de Le Gros. Les plus habiles sculpteurs qui fussent alors en Italie, présentèrent chacun leur modèle; et ces modèles ayant été exposés, il fut décidé sur la voix publique, que celui de Théodon et celui de le Gros étaient les meilleurs. Théodon fit encore un autre groupe, qu'on cite aujourd'hui parmi les chefs-d'oeuvre de la Rome moderne.


Tuby dit le Romain (Jean-Baptiste) de l'académie de sculpture, mort à Paris en 1700, âgé de 70 ans. Il tient un rang distingué parmi les artistes qui ont paru sous le règne de Louis XIV. On voit de lui dans les jardins de Versailles, une figure représentant le poème lyrique. Il a encore embelli les jardins de Trianon, par une copie du fameux groupe de Laocoon. Le mausolée du vicomte de Turenne enterré à S. Denys, est sans contredit le plus beau de particuliers honorés d'une sépulture à côté de nos rois. Le Brun en a tracé le plan, et Tuby l'a exécuté. On y voit l'Immortalité qui tient d'une main une couronne de laurier, et qui soutient de l'autre ce grand homme. La Sagesse et la Vertu sont à ses côtés. La première est étonnée du coup funeste qui enlève ce héros à la France, et l'autre est plongée dans la consternation.


Van Clève (Corneille) originaire de Flandres, né à Paris, a été un des bons sculpteurs de France. On voit dans plusieurs églises de Paris, dans les maisons royales, et dans les provinces, quantité de beaux ouvrages sortis de ses mains. Il est mort en 1733, âgé de 89 ans.


Van Obstal (Gérard), natif d'Anvers, mort à Paris en 1668, âgé de 73 ans. Il avait beaucoup de talents pour les bas-reliefs, et travaillait admirablement bien l'ivoire; la figure du roi que l'on voit posée sur la porte Saint Antoine, est de cet habile maître.


Verrochio, (André) naquit à Florence en 1432, et mourut en 1488. Il tailla dans sa patrie les tombeaux des Médicis; mais son chef-d'oeuvre est un enfant de bronze pêchant à la ligne. Les deux têtes de métal en demi-relief, l'une d'Alexandre le grand, et l'autre de Darius, qu'il fit pour Laurent de Médicis, furent encore admirées. Il jeta en bronze à Venise la statue équestre de Barthelemy de Bergame; et l'application qu'il y donna fut la cause de sa mort. J'ai parlé de cet artiste comme peintre, au mot Ecole florentine.


Volterre (Daniel de) il a quelquefois quitté le pinceau pour le ciseau. Le cheval qui porte la statue de Louis XIII dans la place royale à Paris, a été fondu d'un seul jet par Volterre. Voyez son article parmi les Peintres, au mot Ecole.


Zumbo, (Gaetano Guilio) né à Syracuse en 1656, mort à Paris en 1701. Il devint sculpteur sans autre maître que son génie. Il ne se servit dans tous ses ouvrages que d'une cire coloriée, qu'il préparait pourtant d'une manière particulière. Ce secret à la vérité ne lui fut pas particulier, Warin et Le Bel l'avaient eu avant lui; mais les morceaux que notre artiste avec cette matière excellèrent sur tous les autres en ce genre par leur perfection. Le grand duc de Toscane lui donna des marques d'une bienveillance distinguée. Pendant le temps qu'il fut à ce prince, il exécuta ce sujet renommé sous le nom de la Corruzione, ouvrage curieux pour la vérité, l'intelligence, et les connaissances qui s'y font remarquer. Ce sont cinq figures coloriées au naturel, dont la première représente un homme mourant, la seconde un corps mort, la troisième un corps qui commence à se corrompre, la quatrième un corps qui est corrompu, et la cinquième un cadavre plein de pourriture, que l'on ne saurait regarder sans être saisi d'une espèce d'horreur, tant l'ingénieux sculpteur a su y mettre de force et de vérité. Le grand-duc plaça cet ouvrage dans son cabinet.

Zumbo étant à Gènes, y employa quatre ou cinq ans à travailler une nativité du Sauveur et une descente de croix, qu'on peut regarder comme ses chefs-d'oeuvre. Il s'associa dans cette ville à un chirurgien français nommé Desnoues, afin de représenter avec sa cire coloriée toutes les parties du corps; le chirurgien disséquait; et le sculpteur représentait. Son plus beau morceau dans ce genre a été un corps de femme avec son enfant. La France fut le terme des voyages de Zumbo; il y travailla à plusieurs pièces d'anatomie, et composa entre autres la tête préparée pour une démonstration anatomique. L'académie des Sciences en a fait l'éloge dans son hist. année 1701. Tous les curieux voulurent la voir, et M. le duc d'Orléans, qui avait un goût très éclairé, ne dédaigna pas d'aller chez Zumbo l'examiner à loisir.

Voilà les principaux sculpteurs de l'Europe, depuis environ deux siècles et demi. Il est bon de remarquer que le souverain qui ne saurait trouver une certaine quantité de jeunes gens qui puissent, à l'aide des moyens qu'il leur donne, devenir un jour des Raphaël et des Carrache, en trouve un grand nombre qui peuvent par son secours devenir de bons sculpteurs. L'école qui n'a pas été formée en des temps où les causes physiques voulussent bien concourir avec les causes morales, enfante ainsi des hommes excellents dans la Sculpture, au lieu de produire des peintres du premier ordre. C'est précisément ce que nous savons être arrivé dans ce royaume : depuis le renouvellement des Arts, on n'a guère rassemblé en un seul lieu le grand nombre de bons sculpteurs en tout genre et en toute espèce qu'on a vu en France sous le règne de Louis XIV. Ils ont même laissé des élèves qui marchent sur leurs traces; tels sont MM. Adam, Bouchardon, Falconet, Le Moine, Pigalle, Sloots, Vassé, etc. Leurs ouvrages feront leur éloge, et seront peut-être les derniers soupirs de notre sculpture.

Tous les articles des sculpteurs modernes sont de M. le Chevalier de Jaucourt.



Début : Sculpteurs modernes

Sommaire : La sculpture dans l'Encyclopédie